Communication & Institutions

Le lobbying : un service indispensable aux entreprises

Lobbying, lobbies, lobbyistes, ces mots appartiennent désormais au vocabulaire courant. Après de vaines tentatives pour trouver des traductions en français, le mot lobbying est entré au Petit Larousse en 1991 sous une définition sibylline « activité menée par un lobby »[1]. Le texte qui suit répond à des questions fréquentes sur cette activité pour mieux la définir.

[1] Le lobbying, les règles du jeu, éditions d’organisation

 

  • L’utilité du lobbying :

 

A quoi sert le lobbying ?

La décision publique peut soulever des enjeux économiques, écologiques, sanitaires, d’ordre public, de protection du consommateur… Le lobbying vise à éclairer ces enjeux selon des points de vue particuliers ; puis le politique décide, selon son appréciation de l’intérêt général.

Informer les décideurs publics est donc non seulement légitime, mais nécessaire dans un processus démocratique. Néanmoins, les mondes de la politique, de l’administration, des milieux associatif ou médiatique et de l’entreprise ne parlent pas toujours la même langue.

Dans ce contexte, le rôle du lobbyiste est celui d’un « intermédiateur ». Sa connaissance des rouages de la décision publique en fait un conseil utile pour bâtir une stratégie et faire valoir ses positions.

 

Le lobbying est-il compatible avec la démocratie ?

C’est justement dans une démocratie, quand la décision publique est prise librement dans le cadre d’un débat organisé, que l’information des décideurs est nécessaire. D’ailleurs aujourd’hui, tout projet de loi doit être accompagné d’une étude d’impact, et beaucoup de lois font l’objet de rapports d’application. Comment faire sans consulter les acteurs impactés ? On se plaint suffisamment de la coupure entre les décisions politiques et la réalité !

Le lobbying participe donc à la circulation d’une information utile, dès lors qu’elle est fiable et vérifiée.

 

Qui peut faire du lobbying ?

Contrairement à l’idée reçue, il n’y a pas que des intérêts privés qui font du lobbying : associations, ONG, collectivités ou institutions, bref tous les acteurs dont l’activité, la vocation ou l’image peuvent être affectées par des débats publics ont recours au lobbying.

D’ailleurs, Communication & Institutions travaille pour toutes ces catégories d’acteurs.

 

Le lobbying, n’est-ce pas simplement faire pression sur les pouvoirs publics ?

Dans un dossier de lobbying à Paris et ailleurs, votre principal atout est votre crédibilité. Les pressions malvenues, le chantage injustifié à l’emploi la mineront rapidement. Certes, quand il y a un risque avéré pour l’emploi et l’activité, il faut en informer les pouvoirs publics… Mais « informer » ne  signifie pas forcément engager un bras de fer dans les médias.

Au contraire, un lobbying constructiffend des intérêts en transmettant la bonne information au bon interlocuteur, au bon moment. In fine, la décision reste au politique, dépositaire de l’intérêt général, qui arbitre entre les différents intérêts en présence.

 

  • L’environnement du conseil en lobbying :

 

Le lobbying en France est-il réglementé ?

Jusqu’en 2017, les activités de lobbying étaient régulées par un certain nombre de règles d’accès aux institutions, par des registres de transparence où les représentants d’intérêts étaient invités à s’inscrire sur une base volontaire (Assemblée nationale, Sénat, institutions européennes), et par une auto-régulation ambitieuse : les professionnels réunis au sein de l’Association Française des Conseils en Lobbying ont élaboré dès 1991 une charte de déontologie régulièrement mise à jour, et signée formellement par tous les membres de l’association.

Depuis 2017 (loi Sapin II), les activités de représentation d’intérêt sont contrôlées par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATPV).

La profession est en outre encadrée par un ensemble de règles qui concernent les professionnels du conseil.

Ce métier est-il reconnu ?

En France, le conseil en lobbying a émergé comme métier à part entière il y a maintenant plus de 35 ans avec notamment la création de Communication & Institutions à Paris en 1983.

La construction européenne, qui dès l’origine s’est ouverte aux intérêts économiques et aux associations, a contribué à son développement.

Depuis, il a conquis ses lettres de noblesse en France : l’ENA, les Instituts d’Etudes Politiques, les écoles de commerce, les universités font figurer le lobbying à leurs programmes, et nombre d’étudiants souhaitent embrasser cette profession… Des émissions lui sont consacrées dans les médias. Plus largement, les politiques et l’administration sont favorables à l’intervention de professionnels qui connaissent les problématiques et les rouages de la décision publique.

 

  • La spécificité de Communication & Institutions :

 

Qu’est-ce qui fait le succès d’un dossier de lobbying ?

Plusieurs éléments méritent d’être soulignés :

  • la légitimité de la demande d’abord : que représente le demandeur, quels sont les arguments qu’il avance ?
  • son articulation avec l’intérêt général et sa cohérence avec les objectifs du législateur ;
  • la capacité à intervenir le plus en amont possible de la décision et auprès des bons interlocuteurs ;
  • la capacité à faire entendre ses arguments, fondés sur des données fiables, selon un calendrier cohérent avec celui de la décision.

Quelles sont vos méthodes ?

Quel que soit le secteur, il faut bien comprendre et respecter le processus de décision publique, et bien informer les interlocuteurs pertinents, dans le respect de leur propre agenda.

Bien comprendre suppose d’exercer une veille sur les débats, les procédures, les positions des uns et des autres, et d’identifier les acteurs.

Bien informer, c’est produire soi-même ou avec l’appui d’experts (notamment universitaires) des arguments, des chiffres, des études qui répondent aux besoins des décideurs, et le faire au bon moment. L’information peut le cas échéant être communiquée au grand public à travers les médias, et relayée sur les réseaux sociaux.

Les outils sont essentiellement écrits : notes de synthèse, notes techniques, études, analyses juridiques, sondages…

Enfin bien sûr, les rencontres sont souvent nécessaires : réunions le plus souvent, et plus rarement tables rondes, déjeuners d’information ou voyages d’études, avec un programme de travail établi préalablement.

Comment préparez-vous vos argumentaires ?

En nous fondant sur des données fiables, vérifiables et utiles : c’est ce qu’attendent nos interlocuteurs et c’est un engagement déontologique.

Pour commencer, il faut comprendre les positions des uns et des autres, identifier les acteurs et leurs attentes. Ensuite, il faut rassembler les éléments existants pour répondre à ces besoins, produire les éléments manquants, les éléments chiffrés dont l’administration et les parlementaires ne disposent pas toujours. Nous nous engageons, à travers notre charte de déontologie, « à ne diffuser ou relayer qu’une information la plus honnête et la plus rigoureuse disponible ».

Le lobbyiste : juriste ou communicant ?

La matière première du lobbyiste est souvent juridique, mais il s’agit aussi d’argumenter et de convaincre ; aussi la communication est-elle essentielle.

Le lobbying fait souvent appel à des techniques et à des outils de communication, adaptés aux objectifs et aux personnes visés.

C’est donc une forme spécialisée de communication qui recherche, plus que des effets de masse, des effets de levier en s’appuyant sur des jeux d’alliances, sur des relais ciblés et influents.